Le savant et juge, Sidi Ahmed Skirj, est né dans un environnement scientifique et soufi et a reçu son éducation dans la ville de Fès. Il se maria pour la première fois en 1902 avec Lady Fatima, fille de Sidi Makki bin Shaqroun, et ils eurent un fils, Abdel Karim. Lors de la naissance de son fils, il souffrit d’une grave maladie, tandis que sa femme rencontra d’importantes difficultés durant l’accouchement. En 1909, il se rendit à Tanger pour travailler à la Maison du Député, mais ne parvint pas à s’adapter à la ville et quitta son poste peu de temps après. Il se remaria en 1910 avec la fille de son cousin à Tétouan, et ils eurent un fils, Mohamed, mais il la divorça à la demande de son père.
Tout au long de sa vie, il invita des savants et des cheikhs à se rencontrer et à collaborer. L’un de ses voyages les plus remarquables fut celui à Meknès, où il rencontra le chef des Chérifs Alaouites et rédigea le livre Al-Rihla Al-Zidaniyya (Le voyage zidanien). Il se rendit également à Oran à l’invitation de son ami, le savant Sidi Al-Habib bin Abd al-Malik, et documenta ce voyage dans son livre Al-Rihla Al-Habibiya Al-Wahraniya (Le voyage habibi oranais). Il accompagna Sidi Mahmoud Al-Tijani bin Sidi Mohammed Al-Bashir bin Sidi Mohammed Al-Habib bin Sheikh Sidi Ahmed Al-Tijani (que Dieu soit satisfait de lui) lors d’un voyage à travers les villes du Maroc, mais il dut retourner à Fès avant de terminer le voyage. Il en fit un compte-rendu dans son livre Al-Ghayat Al-Maqsud Bil-Rihla Ma’a Sidi Mahmoud (Le but ultime du voyage avec Sidi Mahmoud).
Skirj occupa plusieurs postes, dont celui de secrétaire pour le Pacha de Tanger, puis de superviseur des Awqaf (biens religieux) de Fès. Le gouvernement chérifien le nomma pour représenter le pays dans la félicitation du roi Hussein pour l’indépendance du Hedjaz, et il rédigea un livre sur ce voyage intitulé Al-Rihla Al-Hijaziyya (Le voyage du Hedjaz). Il fut ensuite nommé juge à Oujda en 1919, mais demanda à être relevé de ses fonctions en raison du manque de soutien à la vérité et à la vertu. Il se rendit ensuite à Rabat, où il travailla à la Cour suprême, puis devint juge à El Jadida et Settat, occupant ce poste jusqu’à sa mort à Marrakech en 1944.